Nocturne est un projet industriel initié par Saphi en 1994. De la veine ambient ou plus noise qui a caractérisé son travail lors des premières années, Nocturne a évolué vers une musique plus électronique et rythmique, tout en renouvelant les thématiques explorées. Cette biographie s’articule autour de la présentation des principaux opus de Nocturne, en s’arrêtant plus en détail sur l’évolution observée ces dernières années, jusqu’à la sortie du disque Hypnose générale de 2017.
1995 - 2002 : Début du projet et concept originel
Le nom de Nocturne s’inspire du titre d’une émission de radio diffusée sur Tours, animée par Saphi de 1996 à 2000 et précédemment, entre 1990 et 1995, par Erik Konofal, du groupe Les Joyaux de la princesse. Tous deux partageaient un intérêt pour le passé de l'Europe, et leurs projets respectifs évoluaient au sein d’une même scène musicale, avec des morceaux industriels qui se paraient de samples à caractère historique. Il y avait cependant des différences notables entre les deux projets car, si Les Joyaux de la princesse développait des ambiances de nature surtout atmosphériques, Nocturne proposait déjà des morceaux plus proches d’un dark ambient aux accents bruitistes. La portée idéologique véhiculée par les travaux des Joyaux de la princesse n’avait également que peu de rapport avec les intentions de Nocturne, dont le travail avait d’abord une visée documentaire.
Les deux premières cassettes de Nocturne sont sorties sur Art Schock, structure créée par Saphi mais qui n’était pas qu'un simple label. Dans une interview de 1999, le lien entre Nocturne et Art Schock y est décrit ainsi : « Art Schock regarde en arrière et propose dans ses œuvres une étude sur l’Histoire. Nocturne est une expression d’Art Schock. Nocturne est un concept historique et une expérimentation sonore. C’est une vision de périodes et d’évènements passés que je veux voir et percevoir. C’est un concept qui ne fait qu’un, entre musique et esthétique. » La connexion entre musique et Histoire était en effet au centre du projet, et la mémoire collective ou la culpabilité faisaient partie des réflexions soulevées par Art Schock, dont Nocturne incarnait l’expression sonore.
Les notions de choix et de libre arbitre occupaient également une place importante dans les interrogations de Nocturne, comme a pu l’expliquer Saphi dans une interview donnée en 2009 : « Je viens d'une génération dans laquelle nous sommes nés coupables de ce que nous n'avons pas fait, c'est le poids de l'Histoire et le péché originel, et nous sommes devenus coupables de ce que nous voudrions bien faire. » L’entrave à l’action personnelle ne serait donc pas que de nature environnementale (la pression du groupe, le besoin de reconnaissance, le regard de la société) mais aussi, en quelque sorte, atavique. Ce fameux poids de l’Histoire, qui nous ralentit finalement tout autant que le frein sociétal.
À travers ses premières productions, Nocturne entendait donc revisiter les douleurs et les tragédies de la Seconde Guerre mondiale par le biais de morceaux industriels aux atmosphères variées. Ambient et bruitistes sur les deux premières cassettes (Frieden / Krieg en 1995 et Cendres en 1996), tout en évolution noise sur le maxi Offensive… de paix (1998), expérimentales et tendues sur le second maxi Kommando Holocauste (2000), ou plus climatiques sur le premier CD de Nocturne, Kapitulation, sorti en 2001. L’utilisation de samples, d’extraits de chansons et de discours d’époque était importante, et apparente les morceaux à des sortes d’illustrations ou de documentaires sonores liés aux faits historiques abordés (la reddition de la France en 1940 sur Kapitulation ; les victimes de la guerre, les prisonniers du ghetto et les morts de l'Holocauste sur Hymn for Herest I & II, sorti en 2002).
Une nappe de violon réverbérée sur un fond de rythmique désincarnée introduit l’hypnotique « Les Sanglots des violons » et donne le ton. Hymn for Herest I & II est un album dur et froid, aux atmosphères dramatiques teintées d’heavy electronics, véritablement hanté par l’oppression et l’austérité. C’est par ailleurs le premier disque où quelques paroles audibles apparaissent. Noyées sous les effets sur « H.F.H. (Part 2) », ou avec un texte plus identifiable, mais qui fait froid dans le dos, sur le très death industriel « Herest au ghetto (Hell Version) » : « Cette haine qui m’habite ne présage que le pire. »
À noter que cette même année, Nocturne participe au coffret de 10xLP Security of Ignorance, avec un disque proposant deux longues plages expérimentales, évoluant entre atmosphérique sombre et trames plus bruitistes.
Durant la première phase de Nocturne il n'y eut qu'une seule collaboration, avec le projet allemand Axon Neuron / Vagwa, sous le nom de Europaplan. Armes de vengeance / Vergeltungswaffe est leur unique disque, sorti aussi en 2002. Il relevait d'une veine industrielle atmosphérique et incluait de nombreuses archives sonores de la Seconde Guerre mondiale, avec pour thème principal cette arme de représailles allemande qu’était le missile V2.
2003 - 2007 : Évolution et élargissement des thématiques
En 2003, un tournant majeur s’opère, avec la découverte du roman Docteur Mabuse, écrit dans les années vingt par Norbert Jacques et adapté au cinéma par Fritz Lang. Un projet de ciné-concert est mis en place sous le titre Terroriser Manipuler Convaincre, dont un album sera tiré en 2006. Premier changement dans l’histoire de Nocturne, qui va engager Saphi dans l’exploration de thèmes plus personnels. Ce disque est aussi celui d’une forme de maturité sonore, avec une finesse accrue en ce qui concerne les textures. Un saut qualitatif en quelque sorte, en termes de densification mais aussi de précision des ambiances proposées. Sorte de réinterprétation ambient noise du film, Terroriser Manipuler Convaincre reste cependant un album à forte teneur conceptuelle.
Fleisch und Metall, sorti en 2007, est un album découpé en plusieurs parties, et qui mêle à l’électronique de nombreux sons métalliques ou de machineries. Le premier acte, intitulé « Fleisch und Metall », est une bande son qui a accompagné l’exposition « Chair & Métal », qui s’est déroulée à Tours en 2003. Ces morceaux, ainsi que ceux de la seconde partie (« Rien à friche ! »), reposent sur des ambiances aux structures complexes, organiques ou plus abrasives. Le dernier acte, « Fragments de mémoire », conclut l’album avec trois titres expérimentaux qui demeurent cependant fidèles à l’unité sonore très industrielle de l’album. L’utilisation d’archives, de samples et de sonorités que l’on imagine liés à la construction navale et au monde ouvrier, confère à ces trois morceaux une dimension sociale indéniable.
Vers le vide, paru en 2009, comporte en fait des pièces créées entre 2004 et 2007. Nappés de drones souterrains ou de lentes mélopées mélancoliques, drapés d’un bruitisme tellurique ou parsemés de samples instrumentaux ou vocaux, les titres de cet album sont tout en strates atmosphériques très texturées, et certains d’entre eux s’inscrivent dans une veine dark ambient de très belle facture, telles les trois parties du morceau « Pressentiment ». Un sentiment indicible de langueur, voire de renoncement ressort de ce disque sensible et onirique, qui arrive à conserver un équilibre incertain entre abandon et contemplation.
Working Ecstasy, double CD sorti en 2010, est résolument plus abrupt. Le CD Working propose des enregistrements de 2007, époque où Saphi a commencé à expérimenter avec des noisers et des machines électroniques de sa conception. Un tournant sonique s’opère donc, avec une part importante de titres appartenant à une veine plus dure, et ce premier CD évolue ainsi entre expérimentations abstraites et progressions bruitistes. Le dernier titre de Working, « Live Act II No Lies », est un morceau rythmique et noise préfigurant la direction plus électronique dans laquelle va s'engager Nocturne ensuite. La seconde partie du diptyque, Ecstasy, présente des morceaux créés en 2009 et 2010, et enfonce le clou. Les titres les plus ardus sont basés sur des trames obscures ou plus harsh, des drones denses ou des motifs saturés. Et même si certains morceaux ramènent un calme relatif au sein de pareille tension sonore, l'ensemble reste sans concession. Certains intitulés de titres ne laissent d’ailleurs que peu de doute quant à leur teneur profondément brute (« Extrême Venin », « Cris sans larme » ou « Mass Suicide »).
En fait, le tournant décisif pris par Nocturne s’est produit fin 2005, avec la rencontre de Cécile, violoniste venant du milieu classique. Durant les années qui vont suivre et jusqu’à l’aboutissement du disque Hypnose générale de 2017, Nocturne va ainsi complètement se réinventer. Le dernier album sorti avait en fait déjà donné quelques indices sur cette évolution car, bien que Working Ecstasy soit l'œuvre du seul Saphi, c'est bien le duo avec Cécile qui apparaît au sein du livret, sur des photos d'un concert de 2010.
2007 - 2017 : Période de transition et d’expériences
À ses débuts, Nocturne n'a donné que peu de concerts ; quelques-uns en 2001 en Angleterre, notamment au festival Stigma à Londres, ainsi que quelques ciné-live de Terroriser Manipuler Convaincre par la suite. Mais, durant cette décennie de réorientation, Nocturne expérimentera énormément en live, que ce soit en solo, sous la forme du duo Saphi-Cécile, ou avec d’autres collaborateurs. Au point de vue des compositions, les textes vont devenir prééminents et les paroles tendre à dessiner les contours d’une humanité aliénée et en perte de repères. Les concerts de Nocturne ne sont par ailleurs jamais complètement identiques mais adaptés spécifiquement à chaque évènement. On peut ainsi retrouver en live d’anciens morceaux complètement revisités du fait de la nouvelle orientation sonore du projet, entre électronique sombre et noise rythmique. C’est aussi lors de ces concerts que seront proposés certains titres, parfois d’ailleurs sous un autre intitulé, qui allaient composer au final Hypnose générale.
Les tenues de scène, des blouses blanches utilisées dans le milieu hospitalier, sont un signe distinctif de Nocturne en concert. L’emploi de masques, d’uniformes et de tenues diverses a toujours fait partie de l’héritage industriel, et est d’abord destiné à créer un profond impact visuel. Ici, deux aspects se dégagent de l'utilisation de ces blouses. D'une part, des tenues identiques renvoient à une notion de collectif : déposséder l'individu de sa propre identité en vue de privilégier l'intérêt du groupe. D'autre part, la symbolique de ces blouses apporte une dimension médicale singulière. Les opérateurs de Nocturne sont les cliniciens de notre inhumanité, et leurs outils thérapeutiques sont leurs sons et leurs textes.
Saphi va également créer une chaîne vidéo où, en complément des extraits live, des morceaux collaboratifs et des bandes-son de ses propres performances, seront régulièrement proposés des titres qui s’apparentent à de courtes réflexions sur les thématiques qui sont au centre de ses préoccupations. Si certaines de ces vidéos sont basées sur des compositions très noise, ou plus ambiancées du fait qu’elles incluent des sons du monde extérieur, celles qui comportent des textes tendent à se rapprocher de chroniques d’humeurs froides, ou se font plus introspectives et poétiques. Elles sont majoritairement illustrées par des images détournées, et les ambiances sonores vont de constructions bruitistes à des illustrations plus abstraites et éthérées.
Les textes de ces morceaux sont parlés, et si certains ont une teneur plus onirique, la majeure partie apparaît comme des sortes de pamphlets, de courtes diatribes contre un monde malade et désespéré. Les paroles y transpirent le désarroi, la frustration, et dépeignent une humanité hypnotisée et à genoux. Ce véritable laboratoire créatif que sera cette chaîne aura finalement pour but de fixer des réflexions conceptuelles et sonores à un moment précis, sans viser à ce que ces créations évoluent forcément vers un morceau achevé, mais certains finiront tout de même comme tels. Ainsi, en passant par cette phase de transition, plusieurs titres d’Hypnose générale ont connu des premières versions alternatives diffusées via cette chaîne.
En studio, Saphi continuera de développer en solo des compositions bruitistes, axées sur une recherche du bruit envisagé comme un agent libérateur, ou tout au moins déclencheur de l’action. Divers textes de présentation réalisés au fil des dernières années intègrent d’ailleurs des formules incluant une notion de « bruit » différant de sa définition usuelle en tant que nuisance (« La marque des faiseurs de bruit », « Du bruit parmi nous, dans l’incohérence qui nous rend fou », ou encore « Je fais du bruit parce que je suis vivant et que j’aurai tout le temps d’être au calme »). Les morceaux apparus sur les compilations durant cette période en témoignent, car ces derniers sont définitivement plus frontaux que les « chansons réalistes industrielles » qui dans le même temps commençaient à être composées avec Cécile.
2017 : Le disque Hypnose générale
L'année 2017 est donc celle du renouveau de Nocturne. L’album Hypnose générale marque en quelque sorte l'aboutissement des recherches sonores et thématiques développées au cours de la décennie précédente, tout en annonçant une nouvelle ère pour le projet, désormais incarné en un duo. Nocturne a évolué en direction d’une musique plus rythmique, où les vocaux ont également acquis une place prépondérante. Saphi est aux machines et aux synthés analogiques, et est également l’auteur de la grande majorité des textes, tandis que Cécile tient le violon, deux textes étant par ailleurs signés de sa main. Les compositions se développent tout en progression électronique, avec l'utilisation de nombreux effets de modulation et d'arpeggiator, complétés par l'apport singulier du violon.
Ayant écrit une chronique de Hypnose générale, j'invite le lecteur à s'y référer pour découvrir plus en détail ce dernier disque en date de Nocturne.
Un nouvel album est actuellement en cours de réalisation : Hiver Mental.
Collaborations et projets annexes
Bien plus qu’une entité musicale, Liberator était une prise de position dont le terrain privilégié était celui de la place publique, avant celui de la scène confortable des concerts. Au cours d’interventions non autorisées en milieu urbain, Saphi se présentait souvent seul, mais lors des concerts, qui se rapprochaient plus de performances car le discours y était très théâtralisé, Andras Von Rotenfinger était aux machines. Saphi, sous le pseudonyme de Saint Pire, se chargeait des paroles et, par rapport à celles de Nocturne, ses textes amers et sentencieux poussaient encore plus avant ce rapport de force entre l’individu soumis et un monde sociétal oppressant. Un seul disque éponyme, de courte durée, est sorti en 2007.
Saphi est également le second opérateur au sein de la formation bruitiste Le Syndicat faction vivante, initié par Ruelgo, du projet Le Syndicat. Artisan du bruit depuis plus de 35 ans, Ruelgo a toujours défriché avec passion des territoires sonores extrêmes, entre expérimentations radicales, électro-noise rythmique et bruitisme lyrique. Sculpture sonore en mouvement, Le Syndicat faction vivante repousse encore les limites d’un concept bruitiste instinctif, puisant tant dans une forme d’improvisation maîtrisée que dans une création interactive en direct. Plusieurs productions ont vu le jour depuis le début de la collaboration en 2014, dont deux sorties sur Aussaat, le nouveau label de Willi Stasch (ex-Cthulhu Records).
En tant que technicien du son, Saphi a aussi effectué le mastering de plusieurs albums de groupes industriels français, comme Minamata et Le Syndicat. De plus, en parallèle de ses activités musicales proprement dites, il a produit de nombreuses pièces sonores, des compositions pour des installations, des pièces de théâtres ou d'autres œuvres scénographiques, écoutables via sa chaîne, qui diffuse également des concerts de Saphi en direct. Il a également monté le projet La Fabrique de souvenirs, dispositif interactif et participatif construit à base de tuyaux en plastique reliés à des effets d’échos, principalement destiné aux enfants.
En 2020 Saphi à lancé le side-project Inomi Gambler dont les créations sont réalisées à partir d’enregistrements de sons naturels extérieurs reliés à ses noisers faits maison, retravaillés en direct. Trames lointaines, crépitement telluriques, bourdonnement souterrains et field recordings acousmatiques forment ces fonds sonores habituellement non audibles, ici mis en avant et évoluant entre atmosphères noise et ambient abstrait. À noter par ailleurs que la collaboration avec Cécile s’opère également en dehors de Nocturne, dans le cadre de projets à visée plus théâtrale et institutionnelle. Telle l’installation In Vivo, promenade sonore audio-guidée destinée à observer un échantillon d’hommes modernes dans leur milieu naturel reconstitué, sorte de vivarium à ciel ouvert.
Hypnose générale est sorti sur le propre label de Saphi, Art Schock qui avait déjà édité les premières productions de Nocturne. À cette époque, Art Schock était aussi l’association par laquelle Saphi réalisait des visuels pour d’autres groupes. Décors pour Les Joyaux de la princesse en 1996, bannières pour les concerts de Der Blutharsch, Blood Axis et Death in June en 1998 (Saphi et Art Schock sont mentionnés à ce propos dans les biographies de Death in June et Blood Axis, toutes deux traduites en français en 2012 chez Camion Noir). Cette structure a nettement évolué depuis les années quatre-vingt-dix et englobe désormais l’A.C.E. (Atelier de création expérimentale).
Sous l’égide de ce collectif, depuis 2007, Saphi a organisé des concerts de musique industrielle, d’abord sur Tours et Orléans, et désormais sur la région de Nantes. Y ont été invités des vétérans de la scène industrielle française (Minamata, La Nomenklatur, Le Syndicat, Pacific 231), des formations plus récentes (PPF, Flint Glass, Babylone Chaos), Costes à plusieurs reprises et, une unique fois, une formation non-française, à savoir les Japonais de Contagious Orgasm. Saphi a continué à créer différents supports pour ses projets (badges, drapeaux, écussons, bannières) lesquels sont utilisés sur scène, pour Liberator ou, plus récemment, pour Nocturne et Le Syndicat faction vivante.
Discographie : présentations & chroniques
Frieden / Krieg (1995, Tape, Art Schock)
Cendres (1996, Tape, Art Schock)
Offensive... de paix (1998, 10", Tesco Organisation)
Kommando Holocauste (2000, 10", Old Europa Cafe)
. Présentation : Old Europa Cafe
Kapitulation (2001, CD, Stateart)
. Présentation : Equilibrium Music
. Chronique : Gangleri
Hymn for Herest I & II (2002, CD, Old Europa Cafe)
. Présentation : Old Europa Cafe
Security of Ignorance (2002, LP dans un coffret, Thaglasz)
. Présentation : Old Europa Cafe
Le Dernier Jour (2005, 7", Cold Lands Distribution)
. Présentation : Old Europa Cafe
Terroriser Manipuler Convaincre (2006, CD, Old Europa Cafe)
. Présentation : Old Europa Cafe
. Chronique : Discogs
Fleisch und Metall (2007, CD, Steinklang Industries)
Vers le vide (2009, CD, FinalMuzik)
. Présentations : FinalMuzik / Cold Spring
. Chronique : Nocturne
Working Ecstasy (2010, 2xCD, Old Europa Cafe)
. Présentations : Old Europa Cafe / Cold Spring
. Chroniques : Heathen Harvest / Nocturne
Hypnose générale (2017, CD, Art Schock)
. Présentations : Nocturne, Old Europa Cafe
Sites de Nocturne :